Plusieurs plans blancs sur un fond noir -- Photo by Dan Cristian Pădureț / Unsplash

Changer le monde

Introduction 9 avr. 2024

Chaque jour se profile une nouvelle crise, elle-même engendrée par les précédentes : crise énergétique, politique, démographique. Ces crises se répondent toutes entre elles et plongent notre monde dans un cycle infernal. Elles sont tellement interconnectées qu'il semblerait qu'elle ne soit qu'une : une unique crise globale, systémique, d'une ampleur sans précédent. Pour éviter l'effondrement de notre monde, nous devons la régler avant qu'elle ne devienne incontrôlable.

Sauf que régler une crise systémique implique de changer le système et donc d'en créer un nouveau. Changer le système, c'est repenser le monde, reconstruire un avenir. Ce type de changement ne peut être que total : il est nécessaire de tout changer pour éviter de retomber dans cette crise.

Changer

Changer, tel est l'objectif de nombreux militants, mais comment changer ?

Pour ce faire, il est nécessaire d'être soutenu par une grande partie de la population. Sans cela, il est impossible d'exercer une pression suffisante sur les organismes en place pour espérer une évolution positive. (Note 1)

Malheureusement, pour avoir ce soutien, il est indispensable d'avoir une solution à proposer. Par exemple, pour lutter efficacement contre le changement climatique, il est primordial de proposer des solutions concrètes aux problèmes que nous traversons. En les donnant, nous montrons à la population qu'il est possible de changer et qu'il ne manque plus qu'une seule chose : la mise en place des solutions.

Prenons un cas concret : le contrôle de la Russie par Vladimir Poutine. Il est évident que cette situation est problématique (propagande, expansionnisme, manque de liberté individuel), mais, pour le remplacer, il est obligatoire de changer tout le système politique et économique russe. En effet, le monde russe est actuellement dépendant d'une personne comme Vladimir Poutine pour fonctionner. Sans, le système s'effondre. Ce changement n'est donc faisable que si un nouveau système politique et économique adapté aux russes existe. De plus, si on a l'audace de le changer maintenant, on risque surtout de mettre au pouvoir une personne ou une organisation encore pire que celle en place, comme un gouvernement militaire.

Sauf que pour avoir ces solutions, nous devons nous appuyer sur une base pour garder une certaine cohérence. Elle peut aussi bien être empirique (statistiques, expériences) que théorique (théories, paradigmes). Ces deux visions de la base ne sont pas opposées mais complémentaires : l'une permet d'avoir des données sur lesquelles raisonnées et l'autre permet de construire de nouvelles solutions. (Note 2)

Nous avons les données et nous avons une partie de la théorie, mais nous n'avons pas ce qui lie les deux pans : la base théorique sur laquelle s'appuyer.

Théoriser

Pour enclencher le changement systémique, nous devons avant tout nous concentrer sur la création de cette base théorique.

Pour la construire, nous devons utiliser toutes les ressources fiables et encore d'actualité. Nous ne devons pas omettre les aspects qui nous dérangent pour éviter de construire une base manquant de s'écrouler. La littérature scientifique ainsi qu'une grande partie de la vulgarisation rigoureuse permet d'avoir ces ressources. (Note 3)

Ensuite, nous devons définir nos objectifs et nos principes pour rester cohérent. Cette étape rébarbative est nécessaire si nous souhaitons avancer dans cette tâche cyclopéenne : sans, nous risquons surtout de nous perdre en route.

Et ce n'est qu'après tout cela que nous pouvons enfin commencer à construire une nouvelle base.

Créer une théorie est une longue étape, mais reste nécessaire si nous souhaitons réellement changer le système.

Uthos a pour objectif de créer un début de théorie pour pouvoir enfin envisager des nouvelles solutions.


Notes

  1. On pourrait aussi affirmer qu'un avis de la population rendrait n'importe quel changement légitime, mais si on pousse ce raisonnement aux extrêmes, l'esclavage ou la peine de mort n'aurait jamais été interdit. La dictature de la majorité est un problème complexe que je vais bien entendu traiter dans le futur.
  2. La complémentarité des visions empiristes et théoriques va être bien plus approfondie dans un prochain article.
  3. La littérature n'est pas exempte de défaut, mais je considère qu'il s'agit de l'une des sources les plus fiables pour comprendre notre monde. Par contre, il va être nécessaire de définir ce qu'est qu'une vulgarisation rigoureuse pour éviter d'utiliser des sources non fiable. Pour ce faire, un futur article va être consacré aux sources.

J'ai une page Ko-fi si vous voulez m'aider.

Mots clés

Anhgelus Morhtuuzh

Étudiant, mélomane, activiste et surtout un étrange mélange entre un matheux passionné d'informatique, un philosophe fasciné par la politique et un amateur d'art propulsé par le metal.